Automobiles
LES HOMMES

Les Constructeurs qui ont fait l'histoire
Les  Pilotes qui ont fait l'histoire Les pilotes qui ont continué l'histoire

                                    Les Hommes qui ont fait l'histoire
           
Pascal MOISSON

Huit jours après avoir réussi son permis de conduire, Pascal s'engage au rallye de Haute-Marne comme coéquipier de Fréquelin.

C'était sa première expérience automobile.

ll avait déjà disputé quelques courses de moto au sein de l'opération « Jeunes Tigres », mais s'était vite arrêté. 

Lycéen, il travaille pendant les vacances et parvient à acheter une vieille Simca 1000 qu'iI bricole au garage Bel-Air à Langres et au volant de laquelle il court en groupe 1 à des slaloms et à la course de côte de Vuillafans.

En 1969, il casse sa tirelire et rachète la vieille Osca de Thomas Balducci (moteur 1100 Gordini), la casse à Poilly-sur-Serein après une vertigineuse sortie de route. La pauvre Osca est en miettes mais, miraculeusement, Pascal est indemne : juste quelques contusions etune belle frousse. Plus question de continuer, il n'a plus un sou.

A Poilly-sur-Serein, les responsables de la nouvelle société BBM (Bertin-Boussu, Dhotel) avaient remarqué la fougue de cet écolier.

C'eût été dommage qu'i abandonne après avoir montré tant de talent. « Quand vous aurez récupéré un peu d'argent, venez nous voir, on discutera... et on vous aidera. ››

Par bonheur Pascal Moisson avait réussi son bac et l'examen d'entrée à l'Ecole normale.

Devenu étudiant, il perçoit un salaire: pas grand-chose, 800 F environ, mais c'était déjà çà! Pendant huit ou neuf mois, il mettra toutes ses payes de côté et travaillera dans un garage tous les samedis et dimanches.

Pendant les vacances de Pâques 1970, il va travailler chez BBM. Les horaires sont très élastiques : 8 h du matin, 2 h du matin...

Sa voiture n'est pas achevée, mais il la ramène à Langres. Le garage Maillefert à Chalindrey lui laisse un coin d'atelier pour finir sa BBM. Le fils du garagiste et son gendre donnent même un coup de main à Pascal!

Débuts sur la BBM sa première course, il la dispute au Ballon d'Alsace avec le vieux moteur 1100 récupéré sur l'épave de l'Osca. Il effectue quatorze courses, gagne deux fois sa classe mais se fait régulièrement battre par Fréquelin (Dangel 1300) ou... Dhotel (BBM 1300)

Considérant les hautes qualités du jeune citoyen Moisson, M. Cuperly, garagiste Simca de Langres, prépare une Simca 1000 qu'il confie à Pascal pour le rallye de Haute-Marne.....

M. Cuperly préparait déjà une remorque pour récupérer l'épave lorsque Pascal Moisson rentra dimanche dans le parc fermé de Langres avec une 3e place au scratch et une 1re de groupe... Et pas une éraflure...! Du coup, Moisson retrouve cette voiture pour le rallye des Ardennes : 1er de groupe et 9e au scratch! La voiture est revendue, mais remplacée par une neuve, mieux préparée, pour courir le Franche-Comté.Avalanche d'ennuis et 4e du groupe. Il finit cependant 18e du challenge Simca en quatre courses...

Pascal Moisson apprend que les barquettes sont désormais admises au challenge Simca.

ll se décide à acheter une nouvelle BBM qu'il songe à équiper avec un moteur Chrysler 180 préparé. Petit problème... il manque 30000 F pour réussir l'entreprise! ll prend un crédit, emprunte par ci, par là, achète le tout et fait preparer son moteur chez un spécialiste : le moteur tient... 4 km!

Refaite à Langres, la mécanique tient bon !

A la fin de cette année 1970,Pascal se marie...

La vente de la vieille Taunus qui tractait sa remorque lui permet d'acheter un bon moteur 1296 cc et une boîte cinq vitesses.

En 1971, il réattaque donc les courses de côte avec sa BBM à moteur 1300. ll dispute douze courses, remporte dix fois la classe, quatre fois son groupe en national, et un scratch au slalom ãe Montigny. A la quatrième course, Esso lui offre un contrat qui, ajouté aux primes des organisateurs, lui permet de s'en sortir. Pas de problèmes de pneus : un train de Dunlop Racing lui fait touute_ la saison!

En 1972 Pascal s’attaque au challenge Simca shell qu’il remporte 

Patrick PERRIER

 PATRICK PERRIER C'est le goût de la mécanique et surtout des moteurs qui a attiré Patrick Perrier, ce garçon au regard bleu volontaire, aux manières franches et au parler direct, vers la compétition automobile pour la-quelle il n'était pas réellement motivé. Ses parents tenaient un magasin de cycles et motos à Versailles, et c'est sans doute cela qui prédestina le jeune Patrick à s'intéresser de plus près aux secrets du piston et de l'arbre à cames en tête.

 A l'intéresser, à le passionner même puisqu'à 16 ans, pour le plaisir, car il n'avait pas encore l'âge du permis de conduire, il acheta une Dauphine 1093, la mini-bombe de l'époque Au niveau de sa profession, dans son contexte familiale, il était en bonne voie, après un bac Science-ex, pour faire ses études de pharmacie, mais cela n'avait pas beaucoup de charme pour lui.
Au hazard, à la lecture d'une annonce publicitaire, il prit connaissance de l'école de pilotage et du Volant Shell de Magny-Cours. Il s'y inscrivit, pour se rendre compte, et alla en demi-finale, l'année où José
Dolhem était couronné. Il avait mis le doigt dans l'engrenage.
 « J'ai travaillé un an en pharmacie. Ça m'ennuyait, mais avec l'argent je me suis inscrit à Magny-Cours. J'aurais peut-être pu faire mieux que la demi-finale, mais je n'avais pas encore le virus et je me suis rendu compte que la plupart des autres élèves en connaissaient beaucoup plus que moi sur la compétition, sur les pilotes et sur les voitures.

 Puis un jour, j'ai rencontré Jean Caillasse, qui était comme moi intéressé par la monoplace. Tous deux, nous avons acheté une F3-1000 cc, l'ancienne Tecno de François Cevert. Malheureusement, n'ayant pas été en finale du Volant Shell, et n'ayant jamais couru auparavant, la licence internationale m'a été refusée. Je me suis donc tourné vers les courses de côtes, alors que j'avais horreur de ça. J'ai fait cinq courses avec de bons résultats, et l'année suivante, j'avais ma licence inter. J'ai acheté une Martini. J. -C. France commençait alors à mettre sur pied l'atelier qui allait devenir JRD pour commercialiser des moteurs.

 Malheureusement, c'était un peu tard et puis, Coulon, Ethuin, et Lacarrau couraient avec ces moteurs. On s'occupait d'eux d'abord, ce qui est tout à fait normal puisqu'ils obtenaient des résultats. La saison avait déjà six courses à son actif quand j'ai couru, pour la première fois. J'ai fait cinq épreuves, et cela a mal marché . mon meilleur résultat a été 5ème aux Coupes du Salon à Montlhéry. J'ai arrêté.

L'année suivante, JRD est officiellement né ét moi je n'ai rien fait, je n'ai pas mis les pieds dans une auto. J'ai fait quelques jobs, j'ai démarché des budgets, puis j'ai entendu parler de la Coupe Simca. Je m'y suis engagé avec mes moyens personnes,j'ai terminé 7ème au classement général 73. J'ai essayé d'apprendre, et j'ai beaucoup appris, mais il me semble que c'est encore peu.

Pour 74, il fallais avant tout trouver un budget. Je m'entendais bien avec Jean-François Jaunet, et nous avons eu l'accord de New-Man, une maison de prêt-à-porter. New-Man, Jean-François et moi avons apporté un tiers chacun, et l'écurie s'est créée dans de bonnes conditions.

* Pourquoi avoir choisi une BBM ? Et bien parce que la première année de la Coupe Simca, en 73, c'est elle qui me semblait déjà le plus dans le coup. Le châssis me paraissait très bien, l'aérodynamisme aussi, et elle était proprement construite.

*Est-ce que c'est une très bonne voiture?  Elle serait parfaite mais la direction est dure, la commande de boîte imprécise : on peut y remédier. D'un autre côté, les freins ne sont pas assez efficaces, mais il faut qu'on trouve le moyen de les arranger, et nous le trouverons.

*Que penses-tu des autres voitures de la Coupe Simca ? Je ne peux pas les juger, je ne les ai pas conduites.
* Et les pilotes ? 
D'après moi, il n'y a pas assez de pilotes compétitifs pour que s'opère une véritable sélection. Il y a quelque-fois 30" d'écart entre le premier et le. dernier sur la grille, et ce n'est pas très probant au niveau de la compétition comme au niveau du spectacle.

*Quels sont tes rivaux ? Bernard Béguin, bien sûr : il va très très vite et a beaucoup de métier, mais je pense qu'un pilote comme lui n'aurait pas dû faire l'erreur de se tromper de voiture en début de saison. A son niveau, ce n'est pas normal. Pignard m'a impressionné. Je pensais que, venant de la course de côte, il serait plus spectaculaire qu'efficace. Il a appris très vite et il est en fait très efficace.

*Comment envisages-tu la fin de la saison ? C'est très difficile : la première place au classement de la Coupe se jouera entre au finish, peut-être même à la dernière course.

* Quels sont tes projets ? Je pense que je fais actuellement une bonne saison, j'ai beaucoup progres-sé, je fais moins d'erreur, et m'en trouve donc beaucoup plus sûr. L'an prochain, c'est avant tout une question de sponsor. Je pense au Trophée d'Europe des 2 litres ou à la F2. Je préférerais la F2 : je fais tout pour revenir à la monoplace, mais je veux y revenir avec ce qu'il faut ».

Extrait d'un article de 1974 Echappement ?
Michel DUBOIS

Michel DUBOIS est né le 7 mai 1948 à BEAUVAIS

Il a participé au Championnat de  Formule Renault Europe en 1976 et 1977

Puis de 1980 à 1985  au championnat du monde d’endurance sur Rondeau, Cougar et Lola .

Michel Dubois est décédé le 8 Septembre 2006 .

Hervé BAYARD

Portrait et Biographie par Echappement classic Août 2012